Questions sur le TDAH


 

Les idées reçues sur le trouble dysfonctionnel de l’attention sont nombreuses. Nous allons passer en revue ces croyances et donner des éléments de réponse.


Le TDA/H empêche d’avoir une vie normale : FAUX.

L’individu ayant un TDAH n’est pas anormal, son fonctionnement est perturbé par des difficultés d’organisation, d’adaptation, d’attention, dont une partie peuvent être rééduqués, compensées ou traitées. Ils sont, par ailleurs, très performants dans certains types de tâches et sont sensibles à la nouveauté et à l’aspect ludique de ce qui leur est proposé. Si nous faisons un effort pour adapter nos modes de communication, d’enseignement et d’évaluation avec eux, ils sont alors plus efficaces.

 

Le TDAH est causé par une mauvaise éducation : FAUX.

Le TDAH n’est pas causé par une mauvaise éducation de l’enfant, il s’agit d’un trouble ayant une forte composante héréditaire et dont nous avons identifié quelques facteurs de risque. Ce trouble neurodéveloppemental serait dû à une mauvaise transmission de l’information impliquant plusieurs neurotransmetteurs : dopamine et noradrénaline ; selon les récents travaux, la sérotonine jouerait également un rôle.

 

L’enfant TDAH est tout simplement paresseux : FAUX et un peu VRAI.

Non, l’enfant souffrant de trouble de l’attention n’est pas paresseux, il est fatigable. Imaginez un informaticien dont l’ordinateur s’éteindrait plusieurs fois par heure durant sa journée de travail et à qui l’on demanderait de coder un programme de retour à la maison, aurait il vraiment envie de lutter encore contre son ordinateur ? À son retour de l’école l’enfant souffrant de TDAH est fatigué psychiquement or, on lui demande de faire un effort mental pendant encore au moins une heure. Le traitement permet de diminuer cette fatigabilité.

Un peu, l’enfant ayant un TDAH peut devenir paresseux à force de constater que ses efforts ne sont pas récompensés par de bons résultats.

 

S’il peut jouer à la console ou regarder la télévision en restant concentré, alors il n’a pas de TDAH : FAUX.

Ces activités entraînent une stimulation cérébrale importante, le fait d’être concentré dessus n’est donc pas incompatible avec la présence d’un TDAH. N’oublions pas qu’il s’agit d’un dysfonctionnement attentionnel et non d’un déficit complet d’attention. L’attention de ces enfants est aussi stimulée lorsqu’ils assistent à un cours de leur matière préféré ou au cours d’un professeur qu’ils apprécient. En fait, l’attention peut varier en fonction des situations et de l’état émotionnel de l’individu.

 

On parle beaucoup de TDAH actuellement et moins auparavant, c’est une maladie à la mode : FAUX.

Quand les adolescents veulent tous la même doudoune en hiver on peut parler de mode, mais la médecine est une science basée sur les preuves, sa pratique ne se base pas sur des cahiers de tendance. La science progresse et les médecins se tiennent informés des évolutions des neurosciences, ceci leur permet de mieux appréhender les difficultés scolaires ou comportementales des enfants. Le diabète insulinodépendant était toujours fatal avant la découverte de l’insuline en 1921, son diagnostic et son traitement sont maintenant bien connus, se demande-t-on si le diabète est une maladie à la mode lorsque l’on prescrit de l’insuline.

 

Existe-t-il un test diagnostic pour être certain que mon enfant a un TDAH : NON.

Le diagnostic est clinique, actuellement aucun marqueur biologique ne permet de diagnostiquer le TDA/H. Le diagnostic est posé après un recueil d’informations auprès des parents, un entretien avec l’enfant ou l’adolescent ; une évaluation psychométrique est souvent demandée en complément. Le meilleur test diagnostic est donc d’aller voir un pédopsychiatre, un neuropédiatre ou un pédiatre spécialisé.

 

Le TDAH disparaît à l’adolescence ou à l’âge adulte : FAUX.

Le TDAH ne guérit pas avec le traitement médicamenteux, il ne disparaît pas non plus spontanément avec le temps. Certains symptômes, principalement l’agitation et l’impulsivité évoluent avec l’âge., mais on constate bien souvent que la gêne fonctionnelle reste présente. Il n’est jamais trop tard pour traiter un TDAH.

 

Tous les enfants ayant un TDAH doivent prendre un traitement médicamenteux : FAUX.

Le traitement médicamenteux concerne les enfants ayant un retentissement important du TDAH au niveau scolaire, des interactions sociales (scolaires ou familiales), au niveau de l’estime de soi ou en termes d’anxiété. Le traitement est proposé si l’on pense que d’autres alternatives ne peuvent suffire.

 

 
 

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