Petite histoire du TDAH


Le TDAH n’existe pas, il a été inventé pour vendre un médicament
— Croyance populaire

 

Ces propos me sont, malheureusement, rapportés relativement fréquemment, de même que le refus de renouveler la prescription médicamenteuse quand elle a lieu.

Le TDAH est absent du programme des études médicales en France, cette erreur a été corrigée le 15 février 2015 par une publication de la Haute Autorité de Santé qui rappelle le rôle des médecins dans la détection et le traitement de ce trouble.

Ce résumé de l’histoire du TDAH a pour but de rappeler qu’il ne s’agit ni d’un trouble à la mode ni d’une invention du XXIe siècle, mais d’un trouble dont les premières descriptions remontent à la fin du XVIIIe siècle.

Le concept même de TDAH, a fortement évolué depuis la première tentative de description de l’attention et de ses troubles sous la plume d’un médecin écossais en 1798. Les cas décrits par la suite faisaient surtout état d’agitation et de troubles du comportement. De nombreuses décennies durant, ces troubles comportementaux ont été attribués à des lésions cérébrales (suite à une infection ou un traumatisme crânien) ; dans les années 60, la notion d’existence de ces troubles en lien avec un dysfonctionnement minime du cerveau a été évoquée. 

De trouble comportemental, les connaissances ont évolué pour décrire un trouble cognitif (atteignant le fonctionnement de la pensée) et le dysfonctionnement de l’attention occupe une place centrale dans le TDAH depuis les années 80. Il peut, en effet exister sans agitation ou hyperactivité ; nous avons donc une trentaine d’années de retard en France, où l’on entend encore qu’un enfant ne peut avoir de trouble attentionnel s’il n’est pas agité.