Repérage du TDAH à l'école
/Comment repérer les symptômes de TDAH en classe est une question que vous m'avez posé, voici la réponse en images. Cliquez sur la photo ci-dessous.
Le TDAH de l’enfant et de l’adolescent est un trouble chronique et responsable d’un handicap, parfois lourd, sur le plan social, familial et scolaire. Ce trouble se manifeste, le plus souvent, dans l’enfance et l’on peut en repérer certains symptômes dès la maternelle ou les premières années de primaire. Moins souvent, les manifestations sont repérées, chez l’adolescent, au collège ou au lycée, avec un temps de retard.
Pour poser le diagnostic de trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, il faut que l’on constate la présence de symptômes de TDAH dans d’autres cadres que le seul scolaire. En effet, si un enfant a du mal à se concentrer uniquement lorsqu’il se trouve en classe, il faut alors suspecter un trouble spécifique des apprentissages, en premier lieu. Un diagnostic de TDAH est posé devant un faisceau d’arguments cliniques concordant : les parents, l’enfant ou l’adolescent, les enseignants, les professionnels de santé déjà consultés ; tous vont apporter des arguments cliniques qui nous aident à formaliser le diagnostic.
Les symptômes de TDAH sont, pour rappel : le manque d’attention, l’impulsivité, l’agitation, et, ce que j’appelle le quatrième symptôme, la difficulté d’organisation. Ce dernier symptôme est d’une importance capitale dans le diagnostic positif et il y a fort à parier qu’il fera partie de l’une des prochaines versions du fameux DSM.
L’école est, ainsi, le lieu privilégié où nous pouvons constater la présence de ces symptômes de manière constante, sur plusieurs mois ou années. Souvent, d’ailleurs, lors de notre évaluation diagnostique, nous demandons à voir les bulletins scolaires qui sont une mine d’information ; nous faisons la même demande lorsque nous recevons une personne pour une suspicion de TDAH adulte. Les enseignants sont de bons observateurs et peuvent nous aider à repérer de nombreux symptômes dont souffre l’enfant ou l’adolescent TDAH. La réunion d’une majorité de bulletins scolaires permet, ainsi, de noter des éléments en faveur du diagnostic de TDAH :
- « tu gagnerais à te concentrer »
- « tu as manqué d’attention ce trimestre »
- « les résultats sont irréguliers »
- « travail superficiel »
- « ton agitation nuit à la qualité de ton travail »
- « trop dissipé en classe »
- « cesse donc de t’amuser en classe et concentre-toi sur ton travail »
Il y en a bien d’autres encore que nous pourrions citer. Les enseignants passent beaucoup de temps avec ces enfants ou adolescents et sont en mesure de repérer une différence dans le temps d’attention d’un élève en comparaison à ses camarades, ils repèrent d’autres signes de TDAH encore.
Certains symptômes sont bien connus, mais ce ne sont pas ceux qui sont le plus importants au niveau diagnostic, l’agitation notamment. Nous savons, depuis les années 60, que l’agitation n’est pas un symptôme de TDAH qui est nécessaire pour poser le diagnostic ; elle peut être discrète, invisible (agitation psychique), voire carrément absente.
En fait, les deux symptômes les plus constants sont la variabilité de l’attention (inattention) et les difficultés d’organisation que les enseignants peuvent nous aider à repérer.
Je tenais à adresser mes vifs remerciements aux enseignants qui visitent régulièrement ce site, ainsi que ma page Facebook, et partagent les informations utiles qu’ils y trouvent, avec leurs collègues. Grâce à vous tous, chaque jour, un peu plus de personnes découvrent ce qu’est le TDAH et oublient peu à peu l’image fausse de l’hyperactif, turbulent, car mal élevé.
Louis Vera.